Agriculture à la COP23 : les Etats prennent enfin leurs responsabilités !

Au terme d’une semaine de négociations tendues entre les pays du G77 et les pays les plus riches, les Etats réunis à la COP23 se sont mis d’accord sur une proposition de programme de travail sur l’agriculture. Les ONG demandaient la création de ce programme depuis maintenant deux ans. Ce dernier traitera aussi bien des questions techniques de réduction des émissions de gaz à effet de serre que de la mise en œuvre de la transition agricole et des moyens associés, et ce dans le respect de l’équité entre Etats, deux éléments demandés par nos organisations.
Village de Milpa Emiliano Zapata, avec Caritas San Cristobal, programmes agricoles. L’action est de soutenir une agriculture écologique sans pesticide.
« Les Etats Parties à la Convention des Nations unies sur les changements climatiques se disputent depuis la COP de Durban en 2011 sur la façon d’aborder la question sensible des modèles agricoles. Tout en dénonçant l’immobilisme qui a régné pendant ces six longues années, nos organisations ont travaillé à des propositions concrètes pour contribuer à débloquer la situation. La création de ce programme de travail doit pouvoir répondre à la responsabilité historique des pays industrialisés dans les émissions de gaz à effet de serre – notamment les émissions agricoles, et aborder la question des financements de la transition agricole. Il était crucial d’avancer enfin sur ce point pour l’ensemble des pays historiquement les moins responsables comme pour les acteurs engagés sur les enjeux de sécurité alimentaire », explique Sara Lickel du Secours Catholique-Caritas France
« Nous avons maintenant trois ans pour nous battre afin que la question d’une transition agricole juste socialement et respectueuse de nos ressources soit au cœur des discussions. Il n’est plus acceptable de laisser faire une agriculture industrielle qui contribue fortement aux émissions de gaz à effet de serre, alors que dans le même temps les agricultures paysannes subissent de plein fouet l’impact des dérèglements climatiques. Il est essentiel de réduire les émissions de l’agriculture industrielle et d’opérer une transition vers l’agroécologie paysanne. Nous serons vigilants à ce que les fausses solutions n’envahissent pas ces futures discussions », déclare Anne-Laure Sablé du CCFD-Terre Solidaire.
Nos organisations se félicitent que les Etats aient enfin accepté d’ouvrir la voie sur ce sujet crucial alors que la FAO rappelait encore il y a quelques semaines que les dérèglements climatiques étaient une des principales causes de la faim dans le monde. Nous espérons désormais que les Etats s’attaqueront vraiment aux impacts de nos systèmes agricoles et alimentaires actuels et s’attèleront à mettre en place une réelle transition agroécologique.
Communiqué du Secours Catholique-Caritas France et du CCFD-Terre Solidaire