Signature de l’accord de paris – où en est-on et qu’est-ce que cela veut dire pour la lutte contre les changements climatiques ?

Le 22 avril, journée internationale de la terre, plus de 170 pays ont signé l’accord de paris, c’est un nombre record pour une première journée de signature d’un accord international. La pression politique et médiatique est en effet forte pour que l’accord trouvé fin décembre à Paris devienne réalité.
Celui-ci entrera en vigueur une fois que 55 pays, représentant 55% des émissions globales de gaz à effet de serre, auront ratifié l’accord (c’est-à-dire validé la signature auprès de leurs instances nationales, via leurs institutions, leur pouvoir exécutif, par référendum, selon les états). 15 pays l’ont pour l’instant ratifié1. Cette cérémonie de signature, qui a eu lieu à New York sous l’égide des Nations Unies, et les ratifications qui doivent s’ensuivre rapidement, sont évidemment des moments importants, mais beaucoup reste encore à faire pour aller au-delà des symboles.
Au-delà des signatures il est en effet nécessaire que les états utilisent les mois et années qui viennent pour préparer la mise en œuvre de l’accord et pour résoudre les questions laissées en suspens à Paris. Cela implique par exemple que les pays revoient leurs copies quant à leurs plans d’actions nationaux, qui nous mettent pour l’instant s sur la voie d’un réchauffement de +3°C.
Lors du premier bilan partiel des efforts qui aura lieu en 2018, il est impératif que les pays arrivent avec de nouveaux engagements, et n’attendent pas le délai officiellement prévu de 2020 voire 2025 pour le faire. Cette révision doit passer par une accélération du rythme de la transition énergétique vers l’ère des renouvelables et de l’efficacité énergétique, notamment pour les pays riches tels que l’Europe.
Un des chantiers sur lequel il faut également avancer est celui des financements climat, sur lesquels la lettre de l’accord reste encore en deçà des besoins des plus vulnérables. Il faut ainsi fixer un plan de route beaucoup plus clair pour les financements avant et après 2020 et notamment sur la part qui sera allouée à l’adaptation des pays en développement aux impacts des changements climatiques, qui doit être financée au même niveau que l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Il sera également crucial que la communauté internationale s’engage à intégrer pleinement le respect des droits humains et la protection de la sécurité alimentaire au sein des politiques qui seront déployées sur la base de l’accord de paris.
Pour la France, encore présidente de la COP21 jusqu’à la fin de cette année, où elle passera le flambeau au Maroc, cela implique à la fois une exemplarité nationale, et un leadership au niveau international sur ces sujets.
1 Pour toutes les informations sur les statuts de signature, ratification … des différents pays voir l’outil de décodage de l’accord de Paris : http://paris-agreement.fr/index.fr.html, accessible en français et en anglais.