COP21 : le point sur les négociations d’Emilie Johann

Après quatre ans de travail la plateforme de Durban s’est fermée samedi dernier en remettant un brouillon d’accord global sur le climat à Laurent Fabius, président de la COP ou Convention des parties.
C’est en effet lors de la COP17 de Durban, en Afrique du sud, qu’est né le concept de l’accord de paris, quand la communauté internationale a pris l’engagement de travailler à la mise en place d’une gouvernance climat incluant tous les pays dans un accord de lutte contre les changements climatiques. Au terme de quatre ans de travail un brouillon a vu le jour, qui doit servir de base à l’accord final. Il comprend des options de texte sur de nombreux sujets : ambition des politiques de réduction des GES, financements climat, adaptation, pertes et dommages, transfert de technologies, responsabilités communes mais différenciées… autant de sujets clefs pour un accord significatif et autant de sujets sur lesquels il reste encore beaucoup de choix cruciaux à faire pour les ministres qui ont pris le relais depuis hier.
C’est donc à présent la France, menée par Laurent Fabius et Laurence Tubiana, ambassadrice climat, qui a pour tâche de faire aboutir ce brouillon à un texte d’accord, que nous voulons contraignant. Pour ce faire la présidence a mis en place différents groupes de travail, facilités par des ministres de différents pays, développés et en développement, qui auront pour mission de s’accorder sur les options de texte encore en jeu, afin d’écrire le texte final de l’accord.
Ces derniers jours sont donc cruciaux car le brouillon de travail contient en effet à la fois de quoi avoir un bon accord, qui pourrait permettre de rester sous la barre des 1.5C et de soutenir les plus vulnérables, mais contient aussi des options bien trop faibles avec des éléments flous ou peu ambitieux. Il revient donc aux ministres autour de la table de faire les bons choix. Les groupes de travail, réunis dans ce qui a été baptisé le comité de Paris, ont donc commencé depuis lundi leurs consultations et échanges afin d’avancer sur le texte de négociation, les différents accords seront ainsi intégrés dans un texte mercredi, afin d’avoir une vue d’ensemble des Éléments qui restent à négocier. Au programme des débats à venir restent donc le niveau d’ambition, l’objectif de rester sous le seuil des 1.5c et les mécanismes à mettre en place pour y arriver, l’objectif de sortie des énergies fossiles d’ici la moitié du siècle, les financements climat pour soutenir les pays les plus vulnérables, ou encore les mécanismes de soutien aux pertes et dommages, la place des droits de l’homme et de la sécurité alimentaire. L’accord devrait être signé vendredi soir.
Emilie Johann, Responsable du plaidoyer international au sein du Secours Catholique