Réduire les gaz à effet de notre alimentation en pratique !

On parle beaucoup d’agriculture et de changements climatiques en cette année de COP21. On parle beaucoup moins d’alimentation. Après « Des gaz à effet de serre dans mon assiette » (2010), une nouvelle brochure du Réseau Action Climat, « Un coup de fourchette pour le climat », paraît pour rétablir un peu ce déséquilibre. Incontournable pour toutes celles et ceux qui se demandent : « Quoi ? Ce que je mange participe au dérèglement climatique ? Comment ça ? »
La brochure est concise et richement illustrée. Sept fiches pratiques sont proposées, chacune correspondant à un geste simple et concret pour réduire les émissions des gaz à effet de serre de notre assiette. Et ceci tout en se faisant plaisir, comme les encadrés « Le + Goût » le suggèrent. Le premier geste, « Manger moins et moins riche », rappelle que les nutritionnistes sont unanimes sur le fait que, en moyenne, dans les pays développés, l’alimentation souffre d’un excès de sucre et de protéines… Un encadré « Le + Solidarité Nord-Sud », associé à ce geste, pointe le paradoxe suivant : la production agricole mondiale suffirait à nourrir plus de 10 milliards d’habitants, or quelque 800 millions de personnes souffrent quotidiennement de la faim, notamment en raison d’une « concurrence déloyale » sur les marchés alimentaires, et du « fait que près de la moitié des céréales cultivées dans le monde sert à nourrir les animaux d’élevage ». Le troisième geste revient sur une bizarrerie contemporaine : on trouve de tout et en toute saison sur les étals destinées aux consommateurs riches. Cette disponibilité a un coût climatique exorbitant : une tomate produite hors saison sous serre chauffée, par exemple, « émet jusqu’à dix fois plus de gaz à effet de serre qu’une tomate produite sous serre non chauffée en saison ! » Le dernier geste, « Acheter moins transformé et moins emballé », repose sur un constat : « La fabrication des emballages et la transformation alimentaire représentent 9% des gaz à effet de serre émis par le secteur agro-alimentaire. 1 kilo d’emballage plastique correspond à environ 1 kilo d’émissions de gaz à effet de serre (fabrication et incinération). »
La plupart des gestes proposés sont assortis d’un encadré « Le + Santé ». Ce dernier souligne les bénéfices de régimes à la fois plus sains et plus respectueux de notre environnement. Le Réseau de recherche alimentation-climat (Food Climat Research Network, basé à Oxford) a d’ailleurs récemment consacré un rapport à ce sujet.
En fin de brochure, deux pistes de réflexion sont ouvertes. La première porte sur la question de la restauration (cantine, restaurant d’entreprise, restaurant), essentielle car elle offre une possibilité d’action collective aux Français qui prennent, en moyenne, un repas sur six hors de leur domicile. La seconde propose un tableau permettant de calculer les émissions de gaz à effet de serre de nos repas, à partir de trois menus types.
En bref, ce panorama complet, facile d’accès, permet à chacun, dans son quotidien, de participer à la course contre la montre engagée pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. A pratiquer sans modération !