Distinguer la croissance du développement

Monseigneur Brunin, Évêque du Havre, chargé de la Cop21 au sein de l’Église de France, a partagé avec le magasine Messages, sa vision de l’engagement de l’Église dans la lutte contre les changements climatiques. Il sera présent ce 29 septembre à 17h à l’Agence Parisienne du climat pour la conférence de presse qui présente les initiatives chrétiennes pour la COP21, aux côtés d’Emilie Johann, responsable du plaidoyer international du Secours catholique-Caritas France.
L’Église dans son positionnement ne veut pas isoler la question climatique de celles du développement et de l’attention aux plus pauvres. Le pape François a dit d’emblée qu’il voulait grouper ces trois questions, et cela a été confirmé par le cardinal Parolin dans son discours au Sommet de l’ONU sur le climat en 2014. Ces trois questions sont fondamentalement liées, car on sait que ce sont les peuples les plus pauvres qui vont être les premières victimes des conséquences du dérèglement climatique, alors même qu’ils n’en sont pas la cause. D’ailleurs, dans son encyclique, le pape François parle de la dette écologique des pays du Nord à l’égard des pays du Sud. D’autre part, il énonce que les réticences des États à prendre des mesures contre le réchauffement climatique sont notamment dues à la crainte de compromettre la croissance. Tout l’enjeu du message que l’Église veut porter auprès des responsables des États est de distinguer la croissance du développement. La croissance étant davantage perçue en termes de progrès quantitatif, alors que le développement serait certainement un progrès qualitatif, une autre forme de progrès dont le pape François parle beaucoup dans son encyclique.