22 avril 2018

Les institutions catholiques se désengagent des énergies fossiles

Communiqué de presse

Le Secours Catholique – Caritas France, Caritas Internationalis, des banques catholiques et des évêques annoncent leur désinvestissement des énergies qui entraînent le changement climatique.

Aux côtés de Caritas Internationalis, le Secours Catholique a annoncé son désengagement des énergies fossiles.

Au total, 35 institutions (banques, ONG, diocèses) en lien fort avec le Vatican représentant un potentiel d’investissement institutionnel important annoncent aujourd’hui leur désengagement des énergies fossiles.

L’engagement de Caritas
Caritas Internationalis est une organisation d’aide humanitaire et une institution officielle de l’Église catholique. Son président, S.E. Le cardinal Luis Tagle a déclaré: «Les pauvres souffrent beaucoup de la crise climatique et les énergies fossiles sont parmi les principaux moteurs de cette injustice. C’est pourquoi Caritas International a décidé de ne plus investir dans les énergies fossiles. Nous encourageons nos organisations membres et d’autres groupes ou organisations liés à l’Eglise à faire de même. »

En France, le Secours Catholique-Caritas France, membre du réseau Caritas Internationalis, a également annoncé son désinvestissement des énergies fossiles.

Grâce à l’engagement de ces 67 000 bénévoles, le Secours Catholique s’attaque à toutes les causes de pauvreté, d’inégalités et d’exclusion et soutient chaque année plus de 1.5 million de personnes. L’organisation s’est déjà assuré qu’une partie de ses investissements, à hauteur de 10 millions d’€ ne soutienne pas les énergies fossiles, et désinvesti progressivement des placements susceptibles de financer ces énergies.

Véronique Fayet, Présidente du Secours Catholique-Caritas France, a déclaré: « Nous sommes fiers que le Secours Catholique-Caritas France rejoigne aujourd’hui le mouvement de désinvestissement, il est important pour nous de contribuer effectivement à la construction d’un monde juste et solidaire, et de prendre un engagement concret dans la lutte contre les changements climatiques, qui partout dans le monde impactent les plus pauvres. »

Le mouvement prend de l’ampleur en Afrique
En Afrique, plus précisément au Cameroun, au Kenya, au Nigeria, au Rwanda et en Ouganda, six institutions catholiques ont décidé de désinvestir des énergies fossiles. Allen Ottaro, directeur exécutif fondateur du Réseau catholique de la jeunesse pour la durabilité de l’environnement en Afrique du Kenya, a déclaré: «En tant que jeunes et en tant qu’Africains, nous vivons en première ligne de la crise environnementale. Nous nous efforçons de jouer notre partition pour résoudre ce grand défi. Nous encourageons fortement les responsables à faire leur part.  »

Trois banques catholiques en pointe
Les principales banques catholiques ont également rejoint le mouvement de désinvestissement. Elles entreprennent de donner aux investisseurs institutionnels catholiques des options responsables et de faire face aux changements climatiques. Aujourd’hui la banque Pax, la banque Im Bistum Essen eG et Steyler Ethik Bank font partie des institutions qui ont annoncé leur désinvestissement des énergies qui entraine le changement climatique. Au total, ces établissements ont des bilans d’une valeur cumulée d’environ 7.5 milliards d’euros.

Des diocèses s’engagent
Ces décisions mettent l’accent sur la force croissante d’un mouvement de retrait des énergies fossiles qui, à bien des égards, est de plus en plus suivi au sein des instances ecclésiales. Ainsi, l’archidiocèse de Luxembourg, l’archidiocèse de Salerno-Campagna-Acerno et le diocèse de la Communauté Mission de France ont annoncé aujourd’hui leur désengagement des énergies fossiles.

Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, a déclaré: «Avec nos frères et sœurs dans l’Église, nous, les évêques, nous engageons à prendre des décisions financières en accord avec nos valeurs morales. Bénédictions à tous ceux qui servent « le moindre de celles-ci » en protégeant l’environnement.  » L’archevêque Hollerich est également président de la COMECE, la communauté des évêques qui surveille les politiques dans l’Union européenne, et le président de Justice et Paix Europe, un réseau de 31 commissions de justice et de paix des conférences épiscopales.

Le mouvement catholique mondial pour le climat
Ensemble, ces institutions représentent un engagement significatif de l’Église catholique à mettre en pratique les enseignements développés ces dernières décennies sur les changements climatiques.

Caritas Internationalis, les banques et les évêques se joignent à un groupe déjà important d’organisations catholiques à travers le monde qui annoncent aujourd’hui leur désinvestissement : le Jour de la Terre. Cette coalition comprend des ordres religieux, des organisations laïques et des mouvements de justice sociale de quatre continents. Aujourd’hui, 95 organisations catholiques se sont déjà désengagées .

Ce désengagement coïncide avec un appel du pape François à instituer des pratiques financières moralement saines. Le Pape a consacré le mois d’avril à des prières pour l’économie, nous demandant de prier pour « que les économistes aient le courage de rejeter toute économie d’exclusion et sachent ouvrir de nouvelles voies », et a publié une vidéo ICI.

En réaction à ces engagements, John O’Shaughnessy, le fondateur du Catholic Impact Investing Collaborative, un groupe d’institutions catholiques qui gèrent collectivement plus de 50 milliards de dollars d’actifs, a déclaré: « Le désinvestissement des énergies fossiles envoie un signal important. Les institutions financières sont bien conscientes que ces investissements ne sont pas durables et qu’ils nuisent à long terme à leurs investisseurs et à la communauté au sens large: de plus en plus, les gestionnaires financiers sages s’éloignent de l’énergie polluante pour un avenir propre et durable.  »

Cet engagement commun des catholiques à se défaire des énergies fossiles a été coordonné par le Mouvement Catholique Mondial pour le Climat, qui annonce également son désinvestissement aujourd’hui. Tomás Insua, son directeur exécutif, a déclaré: «Quand il s’agit de protéger notre maison commune, nous n’avons pas un moment à perdre. Il est important de se départir des énergies fossiles pour faire baisser rapidement l’arc des émissions. Ce Jour de la Terre, nous nous réjouissons de rejoindre le mouvement croissant des institutions catholiques s’éloignant de l’énergie sale et vers une meilleure sauvegarde de la création. Le leadership de l’Eglise sur cette question n’a jamais été aussi important. »

Le Mouvement Catholique Mondial pour le Climat est une organisation internationale de plus de 650 organisations membres et des milliers de catholiques répondant à l’appel du Pape François pour protéger notre maison commune.

 

Contact pour les médias internationaux:

Rebecca Elliott :reba@catholicclimatemovement.global +1.202.717.7228

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Christelle Bresin christelle.bresin@secours-catholique.org 01.45.49.73.23

© Elodie Perriot / Secours Catholique

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