1 novembre 2017

La gestion durable des forêts au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition

La 44e session du Comité sur la Sécurité Alimentaire mondiale (CSA), qui s’est tenu à Rome du 9 au 13 octobre 2017, a adopté des recommandations concernant les forêts et leurs contributions à la sécurité alimentaire et la nutrition des populations. Ce document de recommandations aux politiques publiques sur la gestion durable des forêts pour la sécurité alimentaire et la nutrition est le premier document onusien sur le sujet qui prend en compte et reconnaît les populations vivant dans ces milieux forestiers. Le texte reconnaît les relations spirituelles, culturelles, sociales, politiques et économiques que les communautés dépendantes des forêts entretiennent avec leur environnement. Ces différentes dimensions contribuent largement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations : diversification de l’alimentation et des apports nutritifs, sources de revenus additionnels, amélioration de la résilience des populations face aux chocs climatiques extrêmes, meilleure adaptation aux changements climatiques.

Cela étant dit, le texte présente une lacune fondamentale : il n’exclut pas les plantations forestières à grande échelle et ne mentionne pas leur spécificité. Ces monocultures d’espèces – souvent exotiques (palmiers à huile, eucalyptus, pins, acacia, hévéas…) – affectent lourdement la biodiversité, appauvrissent la fertilité des sols, assèchent les sols et les nappes phréatiques et sont une cause importante de déforestation dans le monde. Elles ont donc des conséquences désastreuses sur la sécurité alimentaire et la nutrition des populations locales.

Le processus de négociations a souffert d’un temps extrêmement limité et de cruels manques de ressources, qui ont expliqué un très grand retard dans la traduction du rapport du Groupe d’experts internationaux sur la sécurité alimentaire, publié au préalable de la négociation, l’absence de traduction des propositions de recommandations, et l’impossibilité de poser l’ensemble des enjeux de ce débat. Cela a nui à une participation optimale des Etats et des mouvements paysans, sociaux et autochtones, représentés au sein du mécanisme de la société civile[i].

Le Secours Catholique – Caritas France travaille sur le long terme avec des partenaires de terrain préoccupés par ces problématiques de protection durable des forêts, notamment au Pérou et au Brésil. Cet accompagnement s’est traduit dernièrement par la participation au Forum Social Panamazonien.

 

[i] Le Mécanisme de la société civile est une composante essentielle de l’ouverture des débats, puisque le CSA est constitué des Etats membres, des grandes agences de l’ONU travaillant sur la Sécurité Alimentaire (FAO, FIDA, PAM) ainsi que sur la santé (OMS), d’un mécanisme de la société et d’un mécanisme du secteur privé, entre autres. Le mécanisme de la société civile est composé de différentes constituantes : mouvements paysans, éleveurs, sans-terres, autochtones, ONG du Nord, etc.

 

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