Second jour de négociations #COP21

Alors que les chefs d’état quittent progressivement le Bourget, les négociations techniques s’intensifient sur de nombreux sujets clefs du futur accord de Paris: ambition de l’accord, objectif de long terme, sortie des énergies fossiles, soutien financier et technique aux pays en développement, forme légale de l’accord de Paris, mécanismes de révision de l’ambition, équité et responsabilités différenciées entre pays….
Afin d’avancer avec un mandat politique fort et un soutien au plus haut niveau, près de 150 chefs d’état se sont en effet réunis à Paris pour annoncer leurs plans d’émissions des réductions de GES, de soutien financier, d’investissements dans les énergies renouvelables…. Les nombreux discours ont réitéré de façon quasi unanime l’urgence à résoudre la crise climatique et l’importance de l’opportunité de la COP21, ou encore le caractère crucial de lutter contre les impacts qui touchent déjà les populations les plus vulnérables. Ces diverses prises de positions et engagements sur les différents fronts du climat, qui ont pris place au lendemain d’un week-end de mobilisation citoyenne sans précédent autour du monde, envoient certes un élan politique fort aux négociateurs, mais qui se doit d’être traduit en accords politiques.
Si aujourd’hui 184 pays ont présenté ce qu’on appelle un INDC, soit un plan national de lutte contre les changements climatiques, qui ainsi concernent 95% des émissions de GES du monde, ces engagements placent encore le monde sur une trajectoire de réchauffement de +3°c, alors qu’il est nécessaire de rester sous la barre des 1.5°c pour protéger les communautés les plus vulnérables. Il reste donc du travail à faire pour mettre en place les bases d’un régime climatique adéquat.
Jusqu’à samedi prochain les négociateurs du monde entier vont travailler à clarifier le brouillon de texte d’accord, avant que les ministres n’arrivent lors de la seconde semaine de négociations pour clarifier et trancher les questions politiquement les plus difficiles.
Beaucoup de travail pour les négociateurs et observateurs reste donc à venir, afin d’obtenir un accord satisfaisant. Les principaux points défendus par la société civile et le Secours catholique, ses alliés et partenaires :
- un niveau d’ambition de lutte contre les changements climatiques à la hauteur des enjeux, qui permette de rester sous la barre des 1,5°c et de sortir des énergies fossiles d’ici la moitié du siècle
- un mécanisme de révision de l’ambition tous les 5 ans, afin que cet accord puisse être régulièrement révisé
- des engagements clairs sur les financements climat afin d’atteindre enfin les 100 milliards de dollars promis en 2009 par les pays développés pour aider les pays en développement
- dégager plus de financements pour l’adaptation et l’atténuation, notamment depuis des sources publiques de financement
- un accord qui intègre pleinement l’engagement de protéger, respecter et promouvoir les droits de l’homme ainsi que la sécurité alimentaire, trop souvent ignorés des politiques climat et parfois même impactés par certaines fausses solutions
L’accord devrait être signé le 11 décembre, nous restons mobilisés pour suivre, littéralement ligne à ligne, les avancées des négociations, afin de s’assurer que cet accord permette de protéger les plus fragiles des impacts des changements climatiques.
Emilie Johann
Responsable du plaidoyer international au Secours catholique